Ma rie êtes,
Mari êtes,
Marie êtes,
Mari ais te,
Enfin c’est Mariette.
Une petite mort poudrée d’enfance en berceau de roses noires,
berceaux, bercés par les mains de cette femme,
en cette f’âme.
Caresse le poupon, déchire la chair, pour recoudre ailleurs.
Têtes entêtées, c’est une taiseuse cette femme ! Elle fût fille et perdit son sang un jour que la rivière coulait des montagnes laurentinoises.
Cherche lui pas les noises avec ses seigneurs qui saignent, qui la saignent c’est son heure.
Déchirure ! Os broyés, pétrifiés, ligotés, asexués.
Morsure, bâillonnement, privation, pénétration !
An sang soir turbulent, pour viol sans cloches teintantes.
C’est un petit monde,
C’est son petit monde !
Animaux domestiques devenus féroces, cachés dans un mouchoir de dentelles.
Dentelles noires pour pleurer dans son oeil noir.
Pleurs qui remplissent son ventre comme un vase sans fond.
Dentelles pour elles poupées de dérision,
Poupées sous tension, électriques pour persécution.
C’est une poupée qui fût une femme !
Une femme comme une poupée qui se laisse bercer par les mains de la mort et qui tète la vie comme une grande faucheuse.
Voilette, dévoile – toi, vole, et envoile -toi.
Marie-toi Mariette, pour que je voie la femme,
ta voix qui crie au fond de tes créations.

Laurence Pessin
exposition de Mariette
« Le vertige et le délire »
Alter-Art Grenoble(7 novembre-1 décembre 2012)
